3 mai 2021

Un NIU jouet


Puisqu'on est en train de remonter dans le temps, en réanimant cet espace moribond, on va faire comme dans le temps et vous présenter mon plus récent jouet.

Il s'agit d'un cyclomoteur électrique NIU NGT

Je suis donc maintenant un motoriste, fier porteur d'un permis 6D qui m'interdit l'accès aux autoroutes (où je n'ai aucune envie d'aller, par ailleurs). J'ai fait la rencontre des sens uniques, des routes mal entretenues, des interdictions de tourner à gauche, des travaux routiers... Vicky, JE COMPRENDS MAINTENANT.

En fait, je préfère largement me déplacer à pied. À un automobiliste qui me disait, arrêté à un feu rouge, «hey ça doit être le fun se promener avec ça!», j'aurais répondu «pas tant, je m'en sers pour me rendre quelque part», si j'avais répondu quoi que ce soit.

Si jamais quelqu'un s'aventure à lire jusqu'ici, j'ai une question bien nichée. Quelle attitude doit-on adopter, sur un scooter, en traversant le pont Victoria? Évidemment, l'idéal serait de ne pas le faire. Mais pensez-y. En voiture, on a déjà l'impression d'être constamment déporté à gauche et à droite, étant donné l'irrégularité de la surface. Sur deux roues, être déporté à gauche et à droite s'appelle du louvoiement, et c'est extrêmement épeurant sur ce pont parce que ça donne l'impression constante d'être sur le bord de tomber par terre (ou dans le fleuve) à 60 km/h.

Bref, j'aimerais pouvoir aborder ce pont, ça me rendrait la vie plus simple puisque ma famille habite à St-Lambert. Mes recherches me mènent sur des forums de motocyclistes qui ne réalisent peut-être pas que leurs roues sont deux fois plus larges que les miennes...

En attendant une solution, je ferai le détour par Jacques-Cartier et le boulevard Tashereau.

28 avril 2021

Zombie blogue?

Des zombies qui dansent et une héroïne amalgamée avec un ours en peluche rose.
Nuigulumar Z!

Ah? Vous êtes toujours là? Je vous ai laissés en plan pendant cinq ans, j'aurais compris si vous aviez choisi de partir. Je n'ose pas avancer que je vais effectivement reprendre, parce que tout ceci pourrait n'être qu'un soubresaut, et les blogues ont un peu rejoint ICQ et consorts dans le monde des bons souvenirs du web d'autrefois... Mais qui sait?

Là où nous avions laissé, je crois que je venais d'abandonner le Pool nécroludique en pleine milieu de sa treizième année. J'avais déménagé, et à part une rubrique Devant chez moi à la nouvelle adresse, rien n'en a paru. Je pourrais repartir là-dessus, car il se passe des choses devant chez moi... Mais encore et toujours, c'est mon petit bout de correspondence avec Dermafutura qui volait, et vole toujours la vedette quand au nombre de visiteurs au total depuis le début. Le nombre de ses seuls commentaires dépasse largement celui des commentaires de l'ensemble des autres billets de ce blogue, tous combinés, depuis la nuit des temps.

Si ce n'est qu'un accident de parcours, ravi de vous avoir dit bonjour. Mais qui sait? Voyons voir, d'abord, si quelqu'un remarque ceci...

Nuigulumar Z! Qui est toujours là?

22 août 2016

Devant chez moi... (reprise)

Johnny regarde les placottoirs.
La présence de non pas un, mais deux placottoirs directement devant et à côté de chez moi gonflent le dynamisme de ce tronçon de la rue Duluth. Voilà peut-être ce qu'il me fallait pour reprendre cette rubrique, deux déménagements plus tard. Ce petit bout de rue, outre ses deux placottoirs, abrite aussi ses curieux personnages, ses touristes, ses multitudes d'enfants venus en grande partie des logements subventionnés des gigantesques Habitations De Mentana, ses livreurs de pizza qui partent et qui reviennent et qui repartent sans cesse, son Léo le glacier qui reste ouvert aussi tard que le veulent bien ses clients quand il fait chaud...

Nouvelle adresse, nouveau territoire, même point de départ : comme la toute première rubrique Devant chez moi, ça commence par un incendie.

Je rentre d'une courte sortie, il est autour de minuit, j'arrive de l'est sur Duluth. J'arrive à pied, évidemment, parce que Duluth est un sens unique dans l'autre direction. Bref, en approchant de la ruelle du café Gonzo, une odeur de feu de joie me parvient doucement. L'instant suivant, je constate justement un groupe de quatre jeunes gens, qui peuvent avoir de la quinzaine à la mi-vingtaine, semblant occupés à entretenir un brasier qui flambe joyeusement sur le placottoir — en bois — du café. Je ne leur jette qu'un coup d’œil, et c'est assez pour que l'un d'eux murmure à ses comparses : « j'pense qu'il va appeler la police... ». Tu penses? Je n'ai pas été témoin direct de l'intervention, mais les gyrophares ont illuminé mon bureau, le temps d'une quinzaine de minutes.

Le lendemain, je trouve le mec du Gonzo dehors à se demander pourquoi il y a du plastique fondu incrusté dans le bois de son placottoir. Au-delà du geste de vandalisme, assez difficile à comprendre en lui-même, il me semble que s'en prendre au mobilier urbain de son propre quartier, c'est aussi idiot que de vider la litière du chat par la fenêtre. Parce que ce n'est pas à l'intérieur des murs du logis, il y aurait peut-être une impression de distance par rapport à un placottoir brûlé, un banc de parc brisé ou des restants de litière qui s'accumulent au pied du mur? Mine de rien, ça continue de faire partie de son environnement immédiat, alors on se nuit soi-même. Les gens...

Ricardo semble être dans une bonne période. Il est presque coiffé et semble s'être rasé il y a moins d'une semaine. Son t-shirt ne semble pas avoir plus de deux ou trois jours de saleté accumulée. Je le vois passer seul, en discussion animée avec un ami imaginaire. Quelques instants plus tard, je l'entends revenir, parlant toujours avec entrain. Cette fois, je constate toutefois que son véritable ami, un petit roux barbu que je n'avais pas vu depuis des mois, l'écoute avec attention. Je m'imagine que l'ami devait être prisonnier quelque part et que Ricardo vient à l'instant d'aller le secourir.

C'est ainsi que surgit une rare envie de raconter quelque chose, désormais au coin de Duluth et de St-André.

18 juin 2016

Mon anecdote de pitbull

Voici le monstre dont il est question.
J'aime les animaux, mais je ne suis pas un amateur de chiens. J'ai toutefois gardé le chien d'une amie pendant une semaine, une fois dans ma vie. C'était un pitbull. Conséquence de l'aventure : j'ai dû retourner quatre fois à l'hôpital pour traiter une morsure/griffure qui s'était infectée et qui menaçait de me faire perdre ma main.

La droite, vous imaginez!

Il est utile de préciser que ce n'est pas le pitbull, mais plutôt un chat qui m'a mordu et griffé quand je l'ai arraché de peine et de misère de la face du chien, qu'il avait agrippée. Vous voyez, selon ma compréhension de la chose, quand on lance une balle, un chien veut courir après : c'est plus fort que lui. Or, ce chat avait eu le malheur de bondir près du chien, qui a sauté pour l'attraper, probablement par réflexe.

Il l'a immédiatement regretté, mais il s'en est mieux tiré que moi. À peine une ou deux petites égratignures sur le nez. Et il geignait comme un gros bébé... Je parle encore du pitbull, au cas où vous auriez perdu le fil.

Le chat, puisque vous voulez le savoir, était intact. À l'exception, je suppose, d'un violent choc nerveux. Réflexion faite, je ne sais pas vraiment lequel j'ai secouru de l'autre.

Bref, si j'affirmais, plus haut, que le chien a voulu attraper le chat par réflexe plutôt que par agressivité, c'est que ce pitbull avait déjà peur des chats avant cette rencontre. C'est assez étonnant, j'en conviens, mais je l'avais pourtant constaté à quelques reprises. Et il avait bien raison : les chats sont des créatures sournoises aux griffes acérées, dont les ancêtres et les cousins sont de puissants prédateurs.

Doit-on bannir les chats? Bien sûr que non. Parce que ce serait bien irréfléchi, voire irresponsable, d'adopter des règlements municipaux ou des lois uniquement à partir d'anecdotes.

17 octobre 2014

Devant chez moi... suite et fin

Deux tailles de paniers pour vérifier laquelle le chat préfère...
Des vélos sont toujours attachés aux deux jeunes frênes qui se trouvent devant mes fenêtres. Des déchets, certains volumineux, s'amassent continuellement autour des autres arbres de la rue, certains majestueux, peu importe l'heure ou le jour.

Raoul le pigeon doit être mort depuis longtemps, faute à une voiture ou à qui sait quelle maladie de pigeon.

La fille rousse qui habitait un peu plus haut et qui passait devant tous les jours, promenant parfois trois minuscules chiens, semble avoir plié bagage. J'ai découvert, bien inutilement, qu'elle s'appelle Autumn. Sa coloc Claire doit être partie elle aussi.

Je ne vois même plus le vieux bonhomme, toujours en pleine conversation animée avec lui-même, qui faisait l'aller-retour entre sa demeure et le dépanneur plusieurs fois par jour pour aller s'acheter des bouteilles de boisson gazeuse, une à la fois. Peut-être a-t-il découvert les caisses de douze canettes en vente à l'épicerie située en face de chez lui.

Personne ne semble habiter longtemps sur ce tronçon de la rue St-Hubert, entre Laurier et Boucher. Des appartements pas chers, faits sur mesure pour n'y habiter qu'un instant. J'y serai resté plus de trois ans, trente-huit mois qui demeureront une frange mouvementée et superbe de ma petite histoire.

Je ne vois presque plus rien devant chez moi parce que mes fenêtres sont presque opaques de saleté. Suffit qu'il pleuve le lendemain d'un lavage pour qu'elles reprennent leurs taches grisâtres. À quoi bon.

Ce n'est plus drôle de regarder les gens passer au coin de St-Hubert et Laurier.

10 mars 2014

Un panda en guise de chaise

Anarchopanda durant le Printemps érable. (Photo : Jeremie Battaglia)
Nous apprenions dimanche soir que la mascotte du Printemps érable et l'ambassadeur de la gratuité scolaire, Anarchopanda, briguera un siège à l'Assemblée nationale en se présentant dans la circonscription d'Hochelaga-Maisonneuve à l'élection du printemps 2014, au Québec.

Enfin, briguera un siège, c'est vite dit. Malheureusement, les chances de voir un panda au Salon bleu sont très, très minces. Anarchopanda se présente sous la bannière du Parti nul. Ne vous méprenez pas, il s'agit d'un parti sérieux, et ce qu'il offre est d'une pertinence certaine dans notre système électoral.

Voter pour le Parti nul, ça veut dire : aucune des autres options ne me convient et j'aimerais inscrire ma dissidence.

Et c'est un vote qui compte vraiment, ce qui le distingue d'autre pratiques telles que l'annulation du vote ou l'abstention de voter. Cela signifie que seuls les votes valides pour un candidat inscrit sont comptabilisés dans la catégorie des votes exprimés. Ce ne sont que ces votes qui font le résultat de l'élection.

L'abstention et l'annulation.

On peut s'abstenir, rester chez soi et ne pas voter. On obtient ainsi une statistique sur l'intérêt ou le désintérêt de la population par rapport à l'élection, mais ça n'y change absolument rien. S'abstenir de voter, même si on pose ainsi un geste de protestation en toute connaissance de cause, c'est aussi s'inscrire volontairement dans le groupe brumeux de la majorité silencieuse. Un groupe fréquemment instrumentalisé par divers personnages politiques.

On peut annuler son vote en cochant plusieurs cases ou en décorant le bulletin de vote de quelque façon que ce soit, par exemple. Ce vote sera placé dans la pile des bulletins rejetés et ne comptera pas parmi les votes exprimés. Pire, l'annulation du vote contribue en quelque sorte à valider le résultat de l'élection. En effet, les bulletins rejetés font partie du calcul du taux de participation, qui, lorsqu'il est élevé, peut servir au candidat élu comme argument en faveur de sa légitimité.

On peut, finalement, ne voter pour personne et mettre dans la boîte un bulletin vierge. Dans notre système, c'est la même chose qu'annuler son vote. Dans quelques autres juridictions européennes et sud-américaines, le vote blanc possède une certaine influence.

Mise en situation

Supposons que le parti A récolte 20 votes, le parti B récolte 15 votes et le parti C récolte aussi 15 votes. On compte 50 abstention et 50 annulations (je sais, c'est exagéré, lisez la suite). Le parti A remporte la victoire avec 40% des votes exprimés et un taux de participation de 67%. Les partis B et C vont ensuite dire que A n'a eu que 13% du vote des électeurs, mais cet argument, qu'on entend trop souvent, est erroné : 100% des électeurs ont eu la possibilité de s'exprimer, et notre système actuel ne compte que ceux et celles qui ont choisi de le faire.

On peut vouloir changer ce système pour que soient reconnus le vote annulé ou le vote blanc, et j'en suis. Dans cet exemple, les trois candidats étaient peut-être de simples poteaux incompétents. Ça expliquerait pourquoi 50 des 150 électeurs ont annulé leur vote. Si on avait considéré les votes annulés comme autant de voix contre l'ensemble des candidats, personne n'aurait été élu et on aurait dû refaire l'élection. Avec de nouveaux candidats, idéalement.

C'est là où le Parti nul prend toute son importance. L'ajout d'une chaise (ou d'un panda) comme candidat permet d'éviter des bêtises quand tous les autres partis présentent des poufs (ou des blaireaux).

Votez pour qui vous voulez

Tout ceci dit, idéalement, vous ne voterez pas pour le Parti nul. Si un candidat et un parti conviennent à vos valeurs, votez pour ce candidat et pour ce parti. C'est aussi simple que ça, et c'est la motivation qui devrait tous nous guider au moment de faire un choix. Par contre, si aucun candidat ne vous convient, et si les valeurs d'aucun parti ne correspondent aux vôtres, de grâce, allez voter quand même : le Parti nul vous permet de vous prononcer.

Pour finir, certaines personnes proches de certains partis ont commenté la mise en candidature d'Anarchopanda en affirmant qu'elle «divise le vote». Diviser le vote, ce n'est mal que du point de vue d'un parti politique qui croit qu'une partie de la population lui est due, lui appartient. La diversité des points de vue est nécessaire dans le débat public, et aussi imparfait que soit notre système électoral, reprocher à quelqu'un de s'y lancer n'a jamais sa place.

Ça vaut pour PKP, ça vaut pour Anarchopanda.

24 février 2014

Dites plutôt mu

Parfois, mu est la clé.

Ne vous laissez pas prendre au piège d'un argument fallacieux.


Certains personnages politiques et certains chroniqueurs semblent s'appliquer diligemment à employer toute la gamme des raccourcis intellectuels pour intriguer la population et l'amener à se rallier à leurs positions. Un petit tour sur Twitter devrait suffire à vous en convaincre, si vous en doutez.

Voici quelques exemples.



Ici, monsieur Legault s'offre le luxe de deux sophismes en moins de 140 caractères. En écrivant «piger 500$ de plus dans les poches des familles», il emploie la méthode qu'on appelle argumentum ad odium. En réalité, le chef de la Coallition Avenir Québec fait allusion à diverses mesures contenues dans le dernier budget du gouvernement du Parti québécois. S'il expliquait ces mesures, il pourrait y avoir matière à débattre. Or, un débat, c'est précisément ce qu'on souhaite éviter quand on utilise un argument fallacieux. Monsieur Legault choisit donc une formulation clairement péjorative, de telle sorte qu'il semble évident qu'on doive condamner ce qu'il décrit. Bref, dit de cette façon, c'est difficile à défendre.

L'autre passage intéressant de ce message est constitué des mots «plutôt que». Par ces mots, monsieur Legault laisse entendre que «réduire les dépenses» est la seule alternative à l'odieux de ce qu'il décrit ensuite. Cet argument fallacieux s'appelle le faux dilemme, ou l'exclusion du tiers. En opposant deux solutions comme si elles étaient les seules possibles, et en présentant l'une d'entre elles comme étant inacceptable, monsieur Legault ne laisse aucune autre possibilité que d'accepter celle qu'il préconise.

Il sous-entend en même temps que madame Marois manque de courage, ce qui lui appartient. Ce n'est pas l'objet de ce billet que de commenter les positions de l'un ou de l'autre.



Le conseiller municipal Marvin Rotrand pose cette question : les conseillers de Projet Montréal continueront-ils d'être les mauvais garçons du conseil municipal et de dénoncer tout le monde, tout le temps? Ainsi, il commet l'argument fallacieux qu'on appelle plurium interrogationum. En vérité, en donnant l'illusion de poser cette question, le conseiller affirme que les conseillers en question dénoncent «tout le monde, tout le temps».

Il est assez évident qu'on ne doit pas répondre à cette question, qu'il s'agit d'une question rhétorique, mais ce n'est pas cet aspect de la question qui fait sa nature fallacieuse. C'est plutôt qu'elle présuppose que jusqu'à présent, le comportement décrit était une réalité, sans possibilité de remettre en question cette notion, que monsieur Rotrand pourrait aussi bien avoir tirée de son chapeau — c'est précisément ce qui la rend malhonnête.

Je viens de vous en glisser une, sournoisement : la phrase précédente laisse croire que Marvin Rotrand possède un chapeau. Poursuivons.

Supposons, pour finir, une question différente reprenant la même tournure fallacieuse : avez-vous arrêté de fumer du crack? Si vous me répondez non, c'est que vous avez continué à fumer du crack, et je n'ai aucunes félicitations à vous faire. Par contre, si vous me répondez oui, bravo! Cependant, vous concédez du même souffle que vous avez déjà fumé du crack. Si vous n'êtes pas le maire de Toronto, on vient d'en apprendre une bonne à votre sujet...

Pour éviter une telle impasse, dites plutôt «mu». Il s'agit, pour faire une histoire courte, d'un mot provenant de la tradition zen. Cette réponse ne constitue pas une réponse positive ni une réponse négative, mais bien un rejet de la question en raison de son incohérence. Dans ce cas-ci, mu serait la réponse appropriée pour souligner l'invalidité d'une présupposition erronée que contient la question.

Ceux qui connaissent ce mot comprendraient alors que vous n'avez jamais fumé de crack. Les autres se demanderaient peut-être si vous ne viendriez pas d'en fumer à l'instant.

3 octobre 2013

On ne dit pas ça

Un monstre.
Voici quelques exemples de choses qu'on ne dit pas. En fait, ce sont des choses que certaines personnes disent, mais que j'encourage tout le monde à arrêter de dire, pour les raisons très simples que voici.

  • Bon matin
    On dit juste «bonjour». Je me répète, je sais. Ma stratégie habituelle, consistant à ignorer les gens qui me souhaitent «bon matin», au lieu de bien véhiculer mon message, me donne seulement l'air antipathique. Alors oui, je me répète : «bon matin», ce n'est pas une formule acceptable en français.
  • Outdooring
    C'est un fabricant de piscines bien connu au Québec qui a décidé de nommer ainsi ce qu'il qualifie d'un «style de vie» consistant à aménager un salon dans la cour arrière de la maison. Autrement dit, il s'agit de se construire un pavillon afin de profiter de l'extérieur tout en étant à l'abri des intempéries et des moustiques. Le problème, c'est que «Outdooring» est une marque de commerce qu'on essaie de nous faire avaler comme nom commun désignant cette mode.
  • Bon appétit
    Je l'avoue : cette habitude m'irrite. «Bon appétit» sous entend «je te souhaite d'avoir bon appétit», ce qui revient à dire «j'espère que tu mangeras beaucoup». Pourquoi dit-on ça? Que l'hôte le lance à ses invités, je peux m'imaginer que ça ait un certain sens, mais encore là, je ne suis pas convaincu. Par ailleurs, selon Line Lavoie, experte en matière de bonnes manières : «la règle d’étiquette dit que c’est impoli de dire "bon appétit" avant le repas car cela est un signe de gourmandise.» Je choisis donc librement d'observer cette règle de bienséance (tout en ignorant une bonne partie des autres).
  • Carl Boileau
    Si on prononce son nom trois fois devant un miroir en tenant une bougie dans une maison déserte un soir de pleine lune, il surgit comme un démon venu de l'enfer et tente de nous confondre à l'aide de vérités douteuses, d'exagérations monstrueuses et de fabulations confondantes. De grâce, ne le convoquons pas. (Et votez pour Marianne Giguère si vous êtes dans le district De Lorimier. Ce geste éloignerait potentiellement Carl Boileau.)

21 août 2013

Devant chez moi...

La fenêtre du milieu était celle de ma chambre, et j'y ai fait référence autrefois,
mais ce n'est pas celle dont il est question dans ce qui suit. Non! Aucun rapport. Oh well.

Elle circulait à vélo sur Berri, vers le nord. Je faisais de même, à pied. J'ai tourné sur St-Joseph pour aller monter St-Hubert. Elle a fait la même chose, puis elle a commencé à marcher à côté de sa monture, sur le trottoir opposé. J'entre chez moi, et dès que j'ouvre les rideaux, je remarque qu'elle a traversé la rue et se trouve juste devant. Elle semble chercher quelque chose en plissant les yeux. «Peux-tu m'aider? Je suis affreusement myope et je cherche une adresse. C'est le 5170, rue St-Hubert.» Mon regard glisse de quelques degrés vers la droite et j'aperçois l'adresse en question inscrite sur l'édifice qui se trouve en face. «Sais-tu c'est où?» Je ramène les yeux dans sa direction, en disant oui. «Veux-tu me dire c'est où?», demande-t-elle après que j'aie gardé le silence un moment. «Je suis myope, moi aussi, mais je te vois très bien. J'aurais d'ailleurs envie de te dire que c'est ici même!» Je me félicite de ma réplique savante. Elle aurait été bien utile si cette jolie jeune femme tatouée m'avait adressé la parole au lieu de traverser la rue vers le 5170.

Je dois interrompre la phrase que je suis en train d'écrire à Sandra sur Facebook. Je reste interdit, l'espace d'un ou deux ou trois instants 
— je ne sais pas combien d'instants. Ma mémoire à court terme se met au travail : qu'est-ce que je viens de voir passer sur le trottoir à vive allure? J'ai la diffuse impression qu'il devait s'agir de la femme de ma vie. Sans attendre une seconde de plus, je bondis, j'enfile mes souliers de marche et je cours dehors. Je me lance à la poursuite de ma vision, que je ne vois plus. Pendant que je trotte comme un joggeur débutant, je réfléchis à toute vitesse : si elle est passée ici, elle se dirige peut-être vers le parc Laurier, circumnavigué par de nombreux coureurs; ou peut-être allait-elle vers le viaduc qui mène à la Petite-Patrie, si c'est là qu'elle habite; ou encore... Quand je reviens m'asseoir devant mon écran d'ordinateur, je constate que j'ai pourchassé cette impalpable fabulation qui portait des shorts fluo et que j'ai oublié Sandra pendant près de trente minutes. Je lis la phrase que j'avais laissée inachevée dans notre discussion, et je n'ai plus la moindre idée de ce que je m'apprêtais à lui écrire.

Je dois m'y prendre à deux fois pour comprendre ce que fait la personne qui s'approche sur le trottoir, ce samedi matin. Cette jeune femme semble en train de secouer vigoureusement sa mince chemise carottée, qu'elle porte nouée à l'avant. Elle est accompagnée d'un homme et d'un chien, un trio dont l'allure étonnerait moins dans un trailer park du sud des États-Unis — ou du moins, dans l'image que je me fais d'un tel endroit. L'homme, cinquantaine, casquette usée et carrure trapue, s'occupe de séparer le pitbull du déchet que celui-ci vient de trouver au bord de la rue. Elle, début trentaine, shorts en jeans presque blancs, 
chemise telle que décrite et repousse noire de cinq centimètres dans ses cheveux d'un blond fatigué, marche nonchalamment en mangeant des Cheerios tirés d'une boîte qu'elle transporte sous son bras gauche. De la même main, elle tient un pot Mason rempli d'eau — ou de moonshine. Une autre grosse poignée de céréales, et la voici qui recommence à secouer frénétiquement sa chemise. Maintenant je comprends : elle a encore échappé des Cheerios dans son soutien-gorge. Les périls de l'avoine en petites rondelles.

C'est ainsi qu'on s'explique pourquoi je lave compulsivement mes fenêtres, à l'avant, qui donnent sur St-Hubert, coin Laurier.

Mais pas la fenêtre de la photo, qui est plutôt sur St-Laurent, coin Ontario.

18 août 2013

De La Sarre à Montmagny en moins de quatre minutes

Photo de la NASA, j'imagine...

Je viens d'observer la Station spatiale internationale. Aucune idée pourquoi je trouve ça aussi cool. Je ne comprends pas la nécessité qu'on investisse des sommes gigantesques dans l'exploration spatiale, alors qu'il y a des besoins criants dans bien d'autres domaines. Mais on le fait, et je viens de voir un gros objet brillant passer dans le ciel, alors évidemment, il faut que j'en parle.

J'ai analysé la trajectoire de la station grâce à une superbe application Android, qui permet également de prévoir son prochain passage visible. Dans la mesure où le ciel est dégagé, on peut la voir pratiquement tous les jours au moins une fois.

Voici mes observations.

Selon les données que je possède, la SSI se trouvait au nord-ouest de La Sarre, en Abitibi, quand je l'ai aperçue, plus probablement dans le ciel du nord-est de l'Ontario. À vol d'oiseau, La Sarre est située à environ 560 kilomètres de l'endroit où je me trouvais, à Montréal. Considérant que la station spatiale maintenait une altitude d'environ 430 kilomètres, Pythagore m'indique que j'observais la réflexion du Soleil sur un objet  un objet construit par des êtres humains; une boîte en aluminium très élaborée qui pèserait 400 tonnes si on la ramenait au sol  se trouvant à plus de 700 kilomètres de mes lunettes.

Évidemment, c'est aussi la réflexion de la lumière du Soleil qui nous permet, presque quotidiennement, d'observer la Lune et plusieurs planètes. Et ces choses sont beaucoup plus loin de la Terre que la station spatiale internationale. Par exemple, au moment où elle passe le plus près de nous, la Lune se garde une petite gêne de 385 467 kilomètres. Mais jusqu'à preuve du contraire, ces choses n'ont pas été envoyées là par des êtres humains. C'est peut-être ce caractère particulier de la SSI qui me fascine. À l'inverse, les avions de ligne qui sillonnent notre ciel bleu s'en tiennent généralement à une altitude avoisinant les 12 à 15 kilomètres.

Poursuivons.

J'ai pu observer la station spatiale pendant près de quatre minutes. Sa trajectoire courbée l'a d'abord menée à traverser l'Abitibi d'ouest en est, puis à survoler le réservoir Gouin. Au départ, il s'agissait d'un point à peine plus lumineux que les autre corps célestes qu'il m'était permis de voir. Il se déplaçait toutefois à une grande vitesse et devenait de plus en plus radieux, alors que la station est passée juste au nord de La Tuque avant d'aller traverser le fleuve au-dessus de Montmagny.

J'ai trouvé intéressant de noter qu'à ce moment, la distance horizontale était nettement inférieure à l'altitude de la station, Montmagny étant à moins de 300 kilomètres de Montréal (toujours à vol d'oiseau). D'ailleurs, un passant qui aurait aperçu cette chose brillante d'allure complexe traverser vivement le ciel à ce moment aurait fort bien pu crier à l'OVNI... si on avait été en 1947...


...au Wyoming...

...ou en Beauce.

Parlant de la Beauce, c'est justement après l'avoir survolée que la station a semblé se volatiliser quelque part au dessus du Maine, quand la courbe de la planète a cessé de me permettre de la voir refléter la lumière du soleil.

Vous aurez remarqué, si vous connaissez un peu la géographie du Québec, que parcourir le trajet que j'ai décrit plus haut en quatre minutes requiert une vitesse ahurissante. Je suis tombé dernièrement sur ce billet du blogue What if?, où l'auteur répond à une question concernant la mise en orbite (ou quelque chose du genre). Bref, se placer en orbite, ça demande d'aller très, très vite.

La SSI se déplace à 7,66 kilomètres par seconde. Selon le calcul du blogueur, si un astronaute à bord de la station spatiale internationale écoute la chanson I'm Gonne Be (500 Miles), des Proclaimers, après les trois minutes et trente secondes que dure la chanson, cet astronaute aura parcouru tout juste un peu plus de mille miles... comme dans le refrain de la chanson.

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Note : L'usage ou non des majuscules est probablement discutable à divers endroits dans ce billet. On va vivre avec.

19 mai 2013

Youpi


Comme c'est beau quand petit à petit tu sors de ma tête
Comme c'est gai quand même à petits pas je m'éloigne de toi
Comme c'est joli tes yeux qui pleurent de jalousie


Ceux qui me connaissent savent que je ne peux pas supporter qu'il me manque une information. Ça provoque chez moi un stress désagréable.

J'ai cherché cette chanson pendant des années sans la retrouver. Je me souvenais qu'elle était composée d'un cycle qui se répétait tout au long de la pièce, et qu'à certains moments, quelqu'un criait un mot qui ressemblait à Vicky. C'est ce qui m'était resté en tête — pas mon amie Vicky, qui était déjà dans ma tête; je parle de ce refrain de deux syllabes — et qui me revenait presque quotidiennement, année après année.


C'est tout. Je croyais vaguement me souvenir que l'essentiel de la musique était faite au piano. Je n'avais même aucune idée de la langue dans laquelle c'était chanté.


J'ai réécouté l'entière discographie de plusieurs artistes dont je savais avoir écouté quelques pièces entre 1998 et 2006, période cible de mes recherches : Joachim Witt, Dionysos, Philippe Katerine, etc. J'ai aussi écouté, il y a quelques mois, de vieille compilations de trucs plus ou moins obscurs que je m'étais fabriquées à cette époque. En vain.

Combien de personnes, au fil des ans, ai-je embêté en demandant leur avis sur ce que pouvait bien être cette chanson, sans pouvoir leur fournir plus d'information que les quelques renseignements qui précèdent...

J'ai cherché activement, longtemps, désespérément. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir retrouvé un minuscule morceau de casse-tête qui fait toute la différence.

J'ai retrouvé cette chanson dans un vieux courriel envoyé le 2 mai 2005... à Vicky. Il s'agit de la chanson Youpi, de Kid Loco (en fait c'est sa version de la chanson du même nom du groupe Cornu). Je me souviens maintenant que j'ai découvert ça en cherchant à en apprendre davantage sur Kid Loco, dont j'adorais la trame sonore composée pour l'émission Delta State.


Tout comme Vicky.


18 mai 2013

Une énigme montréalaise

Le pont Papineau-Leblanc, qui fait partie de l'autoroute 19,  relie Montréal à Laval.

Ça fait plus de cinq ans que je suis tombé sur cette énigme que Steve Faguy a mise en ligne sur son blogue. Je viens de la retrouver et j'ai envie de vous la soumettre.


Ce qui suit est une traduction de l'énigme, parue le 21 janvier 2008.

La plupart des Montréalais de longue date identifieraient probablement la relation qu'entretient chaque endroit identifié dans la colonne A avec son voisin de la colonne B — la même relation dans chaque cas.

Mais ils auraient tort. Pourquoi?

AB
Sainte-DorothéeBoucherville
Berri-UQAMLongueuil–Université-de-Sherbrooke
L'aéroport Pierre-E-TrudeauL'aéroport de Saint-Hubert
Le pont Papineau-LeblancLe pont-tunnel Louis H. Lafontaine
L'hôpital du Sacré-CoeurL'hôpital Maisonneuve-Rosemont
Le Centre sportif Claude-RobillardLe stade olympique
L'intersection St-Laurent et Crémazie L'intersection Sherbrooke et Pie-IX

Donnez-vous une chance d'y réfléchir un instant avant de cliquer ici pour aller voir la publication originale, et la réponse.

28 avril 2013

Des débuts à finir


J'ai l'impression de ne plus savoir comment écrire. Ce n'est pas parce que je manque d'idées : j'ai plein de débuts à finir. Par exemple, j'aimerais bien que vous puissiez lire les délires grivois d'Éloi le cochon, série dessinée au look trompeur d'histoire pour enfants, ou mon guide du piéton, outil puissant pour tout déambulateur urbain. Dans les deux cas, je me suis arrêté en cours de route.

Entre le prometteur Projet 31, qui stagne depuis des mois, et le très élaboré mode d'emploi de ma personne, magnum opus grandiose qui ne sera peut-être jamais terminé à ma satisfaction, une multitude d'autres ébauches traînent dans des états plus ou moins avancés de complétude ou d'abandon. Les aventures rocambolesques de Dravo et Pango méritent probablement plus d'attention de ma part, tout comme les réflexions obscures portant sur la machine à 3000 $ (dont la seule fonction est de produire la somme de 3000 $) et sur la notion étrange selon laquelle ce serait toujours mardi.


Un rapide coup d'œil vers mon babillard, dans la section «viande crue», où je répertorie les idées pas encore tout à fait formées, me permet de constater que j'en aurais possiblement pour des années à écrire, si je m'y mettais. Je pense entre autre à la théorie du karma statistique, qui généra une euphorie inquiétante le jour où elle me frappa pendant un trajet en métro, ou à cet essai sur le cycle de la pauvreté et des lacunes dans l'éducation des enfants, qui me laissa déprimé comme un manteau sale après une marche dans St-Henri.


J'ai commencé à écrire pour le plaisir après avoir lu Les aventures de Sivis Pacem et de Para Bellum, de Louis Gauthier. C'était autour de 1992; j'avais donc autour de onze ans. Sept ans plus tard naissait la première version de ce site, un 28 avril. Quatorze ans plus tard, je me demande si j'ai envie de continuer.


On verra bien.

27 avril 2013

Levez les yeux!

Levez les yeux pour voir les sculptures de la station Monk.
(photo empruntée à metrodemontreal.com)

Le 19 avril dernier, une jeune femme de vingt ans est décédée d'une façon particulièrement horrible au moment où elle allait monter dans une voiture de métro à la station Monk, dans Ville-Émard. Comme tant d'autres utilisateurs du métro, Audrey-Anne Dumont s'est fiée à sa vision périphérique et n'a pas vraiment levé les yeux de son téléphone mobile en avançant vers la rame de métro, qui venait de s'immobiliser. D'habitude, ce n'est pas un problème, on détecte l'ouverture devant soi, là où se trouvent les portes, et on entre sans danger.


Dans ce cas-ci, Audrey-Anne devait être particulièrement absorbée par son appareil, puisqu'elle s'est aventurée entre deux voitures de métro au lieu d'entrer dans l'une d'entre elles. Elle est tombée sur la voie, et ce n'est que deux stations plus loin, à Verdun, qu'un utilisateur du métro a remarqué des traces de sang et a alerté les autorités.


J'espère que le monde sensé va comprendre qu'il s'agit d'un malheureux accident et laisser TVA et consorts chercher des coupables en laissant entendre que la STM pourrait être fautive d'une quelconque façon. À l'opposé extrême du monde sensé, j'attends toujours le commentaire de Martineau, qui associera sans doute le conducteur du métro à Oussama ben Laden et à Gabriel Nadeau-Dubois dans l'une de ces analogies fines dont il a le secret.


L'espace entre deux voitures de métro n'est évidemment pas un endroit où il est sécuritaire de s'aventurer, à plus forte raison si le métro s'apprête à repartir. L'espace entre deux automobiles qui roulent à toute vitesse sur le boulevard St-Joseph n'est certainement pas plus sécuritaire. C'est pourquoi on nous apprend dès l'enfance à être attentif à ce qui se passe autour de soi quand on traverse la rue. La logique voudrait qu'on le soit à tout moment quand on circule à l'extérieur de la maison.


Bref, levez les yeux, où que vous marchiez! Vous diminuerez ainsi les chances d'être happé par un chauffeur, vous éliminerez le risque de tomber sur la voie du métro, et vous augmenterez la probabilité de croiser le regard d'une personne plaisante que vous pourrez inviter sur une terrasse pour y passer une agréable soirée.

4 avril 2013

Insouciance, art public et far west

Source de la photo : les Internets.

Tous les jours, j'agis sans me soucier que Ian Lafrenière se sente harcelé.

Jennifer Pawluck, une jeune femme de Montréal, a été accusée au criminel d'avoir agi sans se soucier que Ian Lafrenière se sente harcelé (entre autres) pour avoir diffusé cette photo sur Instagram.

Si un graffiti, peint sur un mur situé dans un endroit public, fait en sorte que Ian Lafrenière craigne pour sa sécurité, rien ne l'empêche de chercher à en arrêter l'auteur, si ça peut le rassurer. Je doute que ce soit en s'en prenant à une femme qui a pris une photo du mur en question et l'a publiée qu'il parviendra à mieux dormir, dans la mesure où cette femme, jusqu'à preuve du contraire, n'a aucun lien avec l'auteur de la pièce d'art public.

Qui plus est, la diffusion de la photo est maintenant rendue légitime pour illustrer la nouvelle de cette arrestation. Puisque je ne voudrais pas chatouiller l'hyène susceptible, je précise que c'est d'ailleurs ma seule intention en vous présentant cette photo au sommet de ce texte.

Certes, je ne bondirais pas de joie à la vue de ma face peinte sur un mur avec un trou de balle au milieu du front. Ian Lafrenière étant un personnage public (et détestable), une telle illustration pourrait passer pour menaçante, dans une certaine mesure. Si on était dans le far west, par exemple.

Mais soyons sérieux : la photo n'a rien à voir avec la menace éventuelle dont pourrait découler le graffiti, et il ne s'agit que d'une autre mauvaise farce de la part du SPVM et de son porte-parole, dont les motifs, une fois de plus, ne sont manifestement pas ce qu'ils tentent de nous laisser croire.


Note : J'aimerais cesser d'écrire au sujet du SPVM, mais encore une fois, je dois souligner certaines absurdités.

24 mars 2013

L'argument fallacieux du SPVM


Un panda arrêté.
Le Service de police de la Ville de Montréal, par le biais de son relationniste Jean-Bruno Latour, a affirmé ceci, cité par Hugo Pilon-Larose, de La Presse

«Depuis les trois dernières manifestations, nous intervenons plus rapidement, a confirmé le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM. Il ne faut pas prendre en otage les citoyens qui veulent venir au centre-ville de Montréal. Le Charte [des droits et libertés] protège le droit d'expression, mais il n'y pas de droit de manifestation», dit-il.


Vous aurez sûrement remarqué que le bout en gras est une flagrante démonstration d'ignorance, puisque c'est faux.


Ça me dérange, ça me frustre, ça m'inquiète que le SPVM émette une telle affirmation — parfaitement fausse. Ce droit existe, et la juriste Véronique Robert le raconte beaucoup mieux que je serais en mesure de le faire.


J'invite mes lecteurs de la banlieue à lire l'article de maître Robert. Pas que d'emblée je méprise ceux qui viennent de l'extérieur de l'île : j'en suis! Ce texte a cependant le mérite d'expliquer pourquoi les manifestants ne sont pas aussi dangereux que le présente la mentalité qui prévaut généralement.


Parlez-en à vos cousines et à vos oncles. Tout le monde doit savoir que le SPVM nous ment.

27 décembre 2012

Devant chez moi...


Euh... Je n'ai aucune idée de ce qui se passe devant chez moi aujourd'hui. La vue est bloquée. Heureusement que j'ai des conserves. Au pire, j'ai du gibier bien juteux que je pourrai embrocher.

Au se revoit au mois de mars, quand je pourrai sortir d'ici.