Écureuil mangeant une sauterelle (photo : Ina Runyan). |
J'ai enfin lavé ma fenêtre, après trois mois de fermeture sur le monde. Au moment où je la réinstalle et recule d'un pas pour vérifier la qualité de mon travail, trois jeunes et jolies Haïtiennes — je crois — déambulent avec lenteur sur le trottoir ensoleillé, de ma gauche vers ma droite. Ça ne laisse aucun doute : cette fenêtre est bien propre.
Je sursaute brutalement en le voyant bondir devant moi. Ce n'est pas une sauterelle, cette fois, mais un écureuil qui veut être mon ami. Il me regarde. Je le regarde. Il tourne sur lui-même, fait mine de farfouiller parmi les copeaux de bois du parterre. Il semble esquisser une petite danse. J'ouvre le moustiquaire et je lui jette une poignée de graines de tournesol. Il s'empresse d'en manger quelques-unes, puis s'enfuit à toute vitesse. Un moment, je me demande s'il part chercher ses amis pour récupérer ce qu'il a laissé sur place... Je referme le moustiquaire, au cas où...
Je ne veux pas de rongeur dans mon lit.
C'est ainsi qu'on découvre l'utilité des diverses partie de la fenêtre d'un demi sous-sol au coin de St-Hubert et Laurier.
* Le mot «moustiquaire» est féminin, bien qu'au Québec, on l'emploie presque exclusivement au masculin. L'Office québécois de la langue française, dans l'une de ces décisions un peu douteuses dont elle a le secret, suggère l'utilisation de «grillage-moustiquaire». Ce terme a l'avantage de nous sembler un peu plus naturel, puisque ça demeure au masculin. Je l'ai donc employé une fois, à un endroit où ça me semblait approprié. Par la suite, j'ai pris la décision d'aller à l'encontre de la suggestion de l'OQLF et d'utiliser «moustiquaire» au masculin — bien que ce soit théoriquement une faute — puisque ça me semblait moins distrayant pour mes compatriotes.
1 commentaires:
Ta relation avec les écureuils est des plus divertissantes.
L'image est, cela dit, salement comique!
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