23 septembre 2012

Devant chez moi...

«I am the Great Cornholio! I need TP for my bunghole!»
«Je te vois tous les jours!» me lance-t-elle en anglais. Je ne suis pas sûr s'il s'agit de la rousse qui habite un peu plus loin ou de son amie asiatique, bien qu'elle se soit avancée un peu vers ma fenêtre. Il fait trop noir. «J'habite ici...» réponds-je bêtement, assis à mon bureau. C'était au mois de mars. Nous sommes en septembre. Elle ne m'a pas dit un mot de plus, bien que je continue de la voir passer presque tous les jours. Opportunisme : zéro.

La rue St-Hubert, de Laurier à Boucher, est un véritable dépotoir à ciel ouvert. Les résidents abandonnent n'importe quoi dans l'allée de verdure qui sépare le trottoir de la rue, n'importe quel jour de la semaine. On a donc souvent l'impression de circuler dans un quartier où il n'y a aucune collecte des ordures. Ce matin, un employé de la Ville de Montréal passe à bord d'un de ces tamanoirs aspirateurs motorisés qui servent à gober les détritus de petite taille afin d'en débarrasser la voie publique. Rigoureux, tentant d'attraper un déchet parmi les autres, l'homme en question mène son bolide un peu trop proche du carré d'arbre situé en face de ma fenêtre. Il y passe trois minutes à essayer de déloger sa roue avant gauche, restée prisonnière du carré d'arbre. Après être sorti de sa machine pour la repousser vers son droit chemin — le trottoir —, le voilà qui repart vers le nord. J'apprécie sans réserve le travail de cette personne. Et mes voisins sont des porcs.


Pour la deuxième fois cette semaine, Beavis et Butt-head, devenus adultes et habitant dans l'immeuble adjacent au mien, tentent de faire démarrer une vieille Chevy Van des années 1970. Le moteur s'arrête dix-neuf fois dans l'ardu processus de quitter le bord du trottoir, redémarrant à chaque essai dans un râlement douloureux. Si on ferme les yeux, le bruit du moteur évoque celui d'une douzaine de slinkys en métal et d'autant de fourchettes dans une sécheuse fonctionnant à la vapeur. Le camion se rend au coin de la rue — le feu est vert, fort heureusement — et disparaît au loin. Pour toujours.


C'est ainsi que j'apprécie le voisinage au coin de St-Hubert et Laurier.

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