21 avril 2012

Devant chez moi...


Le Plateau sous occupation militaire?
Un tank arrive. Non, un instant... Ce n'est pas un tank. Ouf! Je croyais qu'on cherchait à envahir mon royaume. Il s'agit plutôt d'un Toyota FJ Cruiser, évidemment jaune. La petite madame — pas dans le sens diminutif de l'expression, mais véritablement une dame de petit format — choisit d'utiliser le généreux stationnement gratuit sur la rue St-Hubert en haut de Laurier, juste devant mon arbre et mon pigeon. Deux espaces semblaient disponibles entres les voitures garées derrière et devant. Après la manœuvre d'insertion parallèle du véhicule effectuée, il ne reste plus guère de place que pour un scooter devant et une Smart derrière. Cette anecdote ne confirme pas que les motoristes au volant de bolides inutilement gros se croient tout permis, incluant l'accaparement de tout l'espace disponible. C'en est toutefois un exemple... exemplaire. La dame est disparue derrière son mastodonte et je n'ai aucune idée d'où elle a bien pu aller.

Un camion de pompier arrive. Mais il n'y a pas d'incendie, cette fois : ils se stationnent du côté opposé de la rue afin d'intervenir comme premiers intervenants chez l'organisme Sorif, dont les locaux sont situés juste en face de chez moi. Il s'agit d'un projet d'Emploi Québec qui a pour mission d'aider les mères à la tête d'une famille monoparentale à (ré)intégrer le marché du travail. Toujours est-il qu'une ambulance suit rapidement et se gare derrière le camion rouge... pour s'en retourner quelques minutes plus tard, laissant un ambulancier à l'intérieur de l'édifice. Tout comme les quelques femmes attroupées sur le trottoir autour de la porte menant chez Sorif, je n'y comprends rien. Les pompiers partent aussi. Je ne saurai probablement jamais ce qui sera arrivé au deuxième ambulancier.


Une petite voiture arrive. Une femme en descend et je remarque que sa silhouette sort de l'ordinaire. J'imagine que les leggings noirs doivent jouer un rôle dans le fait que je sois incapable d'en retirer mes yeux, alors qu'elle est inclinée au dessus du coffre de sa voiture, sans doute à la recherche de quelque chose. Quel vieux con je fais, assis devant ma fenêtre, toute activité en suspens, à regarder cet arrière train... Elle trouve ce qu'elle cherchait : un tapis de yoga. J'envisage un instant d'aller m'inscrire dans une classe de yoga au coin de la rue afin de poursuivre l'examen de la géométrie de cette innocente jeune femme... puis je réalise l'absurdité de cette notion et je retourne dans la vraie vie continuer de lire les actualités à la recherche de qui a bien pu mourir cette semaine. Tout ceci n'aura duré à peine que cinq longues secondes.

Un train semble arriver, interloquant la femme assise dans la voiture stationnée juste devant moi. Je l'entends aussi, pour découvrir un instant plus tard qu'il s'agit plutôt d'un homme tirant un gros bac de recyclage. Le son produit par ses roues sur les craques du trottoir rappelle celui d'un convoi ferroviaire, signe que le bac doit être lourdement chargé. Celui-ci arbore l'adresse «700 rue Gilford», qui doit bien se trouver à près de 500 mètres d'ici. Et il se dirigeait dans l'autre direction...


C'est ainsi que surviennent toute une variété de véhicules au coin de St-Hubert et Laurier — bien qu'il en survienne beaucoup moins depuis que la rue Laurier est réduite à une seule voie à sens unique.

1 commentaires:

manon a dit...

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