11 octobre 2011
Cher Michel Villeneuve
Félicitations pour cette édifiante manifestation de manque de classe à votre émission de mardi soir au sujet de la femme qui s'assoit dans la première rangée derrière le marbre du stade des Brewers de Milwaukee. Vous vous êtes notamment amusé à supposer qu'elle était employée par l'équipe pour distraire les lanceurs adverses, employant un champ lexical digne d'un vieux lubrique, mentionnant «qu'elle est passée à Silicone Valley» et qu'elle balayait les cheveux derrière ses épaules pour afficher «ses deux plus belles qualités».
Ni vous, ni vous collaborateurs n'avez pensé à faire la moindre recherche au lieu de gaspiller votre temps en onde à dire des sottises, dirait-on. La fille en question s'appelle Amy Williams. Elle possède un billet de saison unique en première rangée et se trouve à être une solide partisane des Brewers. Et oui, elle est une belle femme, elle semble le savoir et elle publie souvent des photos d'elle sur Twitter. Mais peut-elle aussi aller voir son équipe préférée jouer au baseball?
Et peut-on vous entendre parler de sport sans prendre chaque occasion pour passer des commentaires grossiers sur l'apparence de chaque femme sur laquelle vous posez les yeux? En quoi diable est-ce pertinent? Et même si vous en parlez, pourquoi le faire en employant un langage aussi lourdaud?
Justement, pourquoi faut-il si souvent que les journalistes sportifs adoptent une attitude de mononcles attardés? Paul Arcand posait dernièrement la question à Pierre Rinfret, qui a semblé s'en offusquer. Bon, Arcand n'a sûrement pas employé le mot «attardé», mais à vous entendre un peu plus tôt, Ron Fournier, Mario Trembay et toi, qui riiez comme des sangliers sur une carcasse de gazelle, le terme me semble juste.
Soyons clairs : il ne s'agit pas d'un incident isolé, mais bien d'une tendance qu'on peut déplorer chez de nombreux de vos collègues — pas tous, bien sûr — de la section des sports. Et vous, monsieur Villeneuve, vous n'avez même pas l'excuse d'être un bon animateur au-delà de ces écarts.
Sur vingt-quatre heures, sept animateurs se partagent l'antenne du 98,5 FM durant la semaine. Un fossé sépare celui qui comble la période de 18h30 à 20h30 de ses collègue en terme d'éloquence, de vocabulaire et de pertinence du propos. C'était un crime de couper trente minutes à Paul Houde pour cette démonstration d'amateurisme et d'insignifiance.
Là-dessus, je vous souhaite tout de même une bonne fin de soirée.
Alexandre
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2 commentaires:
Bien dit!
L'as-tu envoyé?
Marie-Claude
Ben quin! Certain que je l'ai envoyé. À Michel Villeneuve et à l'adresse des commentaires sur la programmation du 98,5 FM.
Ma correspondance publiée ici est toujours véridique.
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