30 août 2011

Devant chez moi...


Deux françaises m'interpellent discrètement à partir du trottoir alors que je suis assis à mon bureau, face à la fenêtre ouverte. La plus petite me semble jolie malgré la pénombre. Je n'ai aucune idée qu'elles s'adressent à moi car il est 23h30 et il fait sombre sur la rue St-Hubert. Je dois pointer mon index dans ma direction et demander «moi?» pour que l'une d'elles s'avance sur la plate-bande en copeaux de bois pour m'expliquer qu'elles cherchent un ami qui ne donne plus de nouvelles et qui ne s'est pas présenté au travail. Il habiterait sur le même coin et aurait eu une altercation violente avec son concierge qui aurait volé des choses chez lui. Le concierge porterait des dreadlocks. Nous n'en savons pas davantage et je ne suis malheureusement pas d'un grand secours. Elles poursuivent leur route.

Devant moi se trouve un morceau de duct tape qui bat au vent sur l'extérieur de ma fenêtre. C'est tout ce que je vois du coin de l'œil lorsque je regarde l'écran de mon ordinateur. J'en ai marre : je sors donc l'enlever. Je rentre et je réalise qu'en portant mon attention sur le morceau de ruban depuis deux mois, je n'ai pas réalisé à quel point ma fenêtre est sale. Presque impossible de voir jusqu'à la rue à partir de mon bureau si la fenêtre est fermée. Pas trop pratique.


Les Françaises repassent une heure plus tard. Je bondis à l'extérieur afin de... je ne sais pas trop, en fait. Je dois être curieux. Elles ont trouvé un témoin qui a vu un Français quitter son appartement de façon précipitée cette semaine. Un concierge arborant des dreadlocks serait responsable de plusieurs édifices sur la rue, incluant celui d'où semble être parti le disparu. Je les laisse suivre cette piste et je rentre. La plus petite était effectivement plutôt charmante. Je suis insatisfait de ne pas connaître la fin de l'histoire.


Une fille éméchée – non, complètement saoule – sort de l'édifice situé directement en face de la fenêtre de ma chambre peu après 3h30 durant la nuit de dimanche à lundi. Elle braille la même complainte incessante en direction de son ami qui l'accompagne. Pas agressive du tout, seulement très, très insistante. Les cris deviennent des hurlements quand son ami s'enferme dans la voiture stationnée devant ma fenêtre. Au vacarme de ses clameurs, elle ajoute de bruyants coups de pied dans la tôle de l'auto. Le moteur ne démarre pas. On n'essaie même pas de le faire démarrer. Elle continue de hurler et de s'attaquer vigoureusement à la portière. De mon oreiller, je maudis cette fille, son ami, ainsi que tous leurs éventuels descendants. Il approche quatre heures quand j'entends enfin le moteur se mettre en marche et le véhicule s'en aller. La fille retourne en face en geignant un peu moins fort. Pendant tout ce temps, je n'ai pas compris un seul mot de ses lamentations...


C'est ainsi que se déroule une fin de soirée au coin de St-Hubert et Laurier.

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