N'étant pas un initié du théâtre (ou ne l'étant plus?), et encore moins des pièces intégrant une large portion de multimédia, je n'avais aucune idée à quoi m'attendre en me rendant au théâtre des Deux Mondes, quelque part dans l'est de Villeray ou dans l'ouest de Saint-Michel.
La pièce en question s'appelle Carnets de voyages. Elle est présentée aux Deux Mondes jusqu'au 30 mai.
La compagnie théâtrale Les Deux Mondes a été fondée en 1973. Depuis, elle a créé 25 spectacles et donné 3400 représentations dans plus de 200 villes réparties dans 32 pays. C'est le programme de la soirée qui nous en informe.
Selon les informations dont je dispose, elle semble avoir pris un virage vers des créations où la musique et d'autres médias occupent une place importante. C'est d'ailleurs le cas des Carnets de voyages, dont la trame sonore et musicale n'est pas qu'un accompagnement ou un outil générateur d'ambiance, mais bien une part intégrante de l'expérience. Des projections sur des écrans fixes et mobiles habitent également l'espace et forment un tout avec le propos de la pièce.
Justement, de quoi ça parle tout ça? Mon regard profane en a observé ce qui suit. Ça parle des gens, le monde qu'on voit, qu'on connaît, et aussi les gens que nous ne connaissons pas et ne voyons pas. Du gamin thaïlandais aux passants morts lors des attentats dans les trains de Madrid en mars 2003, et d'une comédienne russe au plus anonyme des Martin Simard, qui aurait peut-être été un habitué du défunt restaurant Ben's à Montréal.
Ça parle donc de la vie, puisque toutes ces personnes sont vivantes comme nous. Comme le très pertinent «soi». Pour parler de la vie, il faut aborder la mort, l'âge, les liens avec les autres, et une interminable série de pourquoi...
Ce que je viens d'écrire peut paraître gros, trop vaste, n'importe quoi. Je me serais dit la même chose si j'avais lu ces observations avant de voir la pièce. Je dois admettre que j'avais une petite résistance au départ. Cependant, les créateurs ont su situer l'ensemble de la chose tellement près de chacun que je n'ai eu d'autre choix que de les suivre et d'être investi de réflexions inattendues.
Les comédiens Jean-François Casabonne et Véronique Marchand ont habité cette atmosphère et en ont été habités de brillante façon.
Si le smoked meat est une emblème montréalaise, il faut se rappeler qu'il y a des détails tout aussi importants dans chaque petit coin du monde.
La pièce est présentée chaque soir jusqu'au 30 mai au même endroit. Allez-y pour voir.
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