Je viens de me souvenir, récemment, de ma rencontre avec Nathalie. Voici un beau conte du temps des fêtes.
C'était en décembre 2005, le 30 pour être précis. J'avais décidé d'aller boire de la bière au Café Chaos, ce qui n'était pas une nouveauté, sans être accompagné, ce qui n'était pas rare non plus. Le Mirror sort le jeudi alors bien souvent j'allais le lire en me claquant un ou deux pichets de Boréale Cuivrée.
Comme d'habitude, j'avais manqué le dernier métro de la ligne jaune pour rentrer à St-Lambert. Pour rester un peu au chaud malgré le froid hivernal, et pour réfléchir à ce que j'allais bien faire de ma nuit d'itinérance, j'ai employé un moyen que je connaissais bien : j'allais faire des allers-retours dans le bus de nuit 361, qui arpente la rue St-Denis jusqu'au terminus Henri-Bourassa. Le trajet est assez long pour piquer une petite sieste, c'est parfait.
Une fois au terminus, cependant, ça s'est gâté. Je suis sorti de l'autobus, naturellement, mais en essayant de faire le tour de l'endroit pour trouver le quai de la 361 sud, je me suis perdu. En plus de l'ébriété, mentionnons que je venais de me réveiller de ma sieste. Le froid était méchant, mes perspectives d'avenir rapproché sombraient. Ça n'allait plus du tout dans mon petit monde, sur la rue Lajeunesse.
C'est alors que Nathalie a surgi de la froideur dans son manteau encore moins adapté que le mien. Elle m'a demandé, avec de l'urgence dans les yeux: «As-tu un téléphone?» Trouvant l'entrée en matière assez curieuse, je lui ai répondu: «Non. As-tu une maison?» Oui, viens t'en.
C'est ainsi que j'ai fini ma soirée au chaud chez Nathalie à boire encore une bière. Il m'est alors apparu qu'elle ne tremblait pas qu'à cause du froid mais bien probablement à cause du manque d'une quelconque substance. C'était un appartement à sa mère, Avenue Millen, parce que Nathalie n'avait pas vraiment de domicile propre, sa dernière adresse toute récente ayant été un pénitencier.
À mon réveil, une troisième personne se trouvait dans l'appartement. C'était un mec venu dire bonjour, semble-t-il. Je n'ai pas cherché à en savoir davantage, mais ils avaient l'air de se connaître. Il est parti tôt. J'ai tenu compagnie à Nathalie ce jour-là. On est allés à la buanderie, puis on est revenus chez elle boire d'autres bières en regardant la télé. Elle semblait ne pas vouloir rester seule, et je n'avais par ailleurs rien de mieux à faire.
J'ai appris qu'elle gagnait sa vie en travaillant dans l'ouest du centre-ville. Pour s'y rendre, elle attendait près de la station Henri-Bourassa qu'un passant laisse tomber une correspondance valide. Elle travaillait de soir, dans les parkings abandonnés. 20$ pour un blow job. Je n'en ai pas profité.
En soirée, l'heure est venue de m'en aller lorsque je me suis souvenu que je devais rejoindre Karine à Repentigny pour un party de famille, et que de l'endroit où je me trouvais, je n'étais vraiment pas rendu... Fuck.
3 commentaires:
Le party en question était le 31, donc ça te donne une idée pour la date. Et c'était en 2005. En décembre 2006, c'est juste impossible que je t'ai invité dans un party de famille.
Mais pas pire pareil, il y a trois ans tu l'avais rencontré au métro Sherbrooke, cette Nathalie. Et quelques heures avant de revenir me rejoindre, pas la veille.
Donc l'histoire du blow job est vrai ou pas?
Eh oui. Pas de blow job dans cette histoire. Ça te déçoit?
Mais c'est vrai, ça ne peut être qu'en 2005, j'avais mal calculé les années. Merci bien pour la date, correction apportée.
Si t'as autre chose à me dire, tu sais comment me rejoindre.
Réplique du siècle :
Trouvant l'entrée en matière assez curieuse, je lui ai répondu: «Non. As-tu une maison?» Oui, viens t'en.
En tout cas, t'as pas froid aux yeux!
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