12 décembre 2010

Des bars à Verdun

Nous apprenions tout récemment que l'arrondissement de Verdun permettra l'ouverture de bars, en vertu de modifications à son plan d'urbanisme. Le texte de Radio-Canada me pousse à croire que tant le journaliste que les élus interrogés ignorent une partie de l'histoire.

Prenez note que plusieurs passages de ce qui suit ont été publiés initialement lors de mon compte rendu d'une soirée de la Mission Métro-bar.


Tout d'abord, un peu d'histoire.


La loi Scott, souvent citée comme étant la cause de l'absence de débits de boisson à Verdun, est en vérité la Loi de tempérance du Canada. Elle trouva source en 1864, alors que le parlement du Canada-Uni adopta un règlement permettant aux municipalités d'interdire la vente d'alcool sur leur territoire.


Quatorze ans plus tard, la loi fut étendue à l'ensemble des provinces britanniques de l'Amérique du Nord (qui n'étaient pas encore toutes canadiennes).


En 1898, le gouvernement canadien posa la question suivante à ses citoyens par voie de référendum : «Êtes-vous favorable à la passation d'une loi défendant l'importation, la fabrication ou la vente de spiritueux, vins, bière, ale, cidre et de toutes autres liqueurs alcooliques comme breuvages?»


L'option du OUI l'emporta par 51,2% à l'échelle canadienne. Cependant, cette loi effrayante ne fut jamais adoptée par le parlement, notamment en raison de son rejet par une seule province... Le Québec fut seul à voter NON, par un massif 81,5%.


Le gouvernement fédéral laissa les provinces décider elles-mêmes.


C'est ainsi qu'en 1919, au Québec, une question référendaire d'une orientation assez différente fut formulée : «Êtes-vous d'opinion que la vente des bières, cidres et vins légers, tels que définis par la loi, devrait être permise?» Le OUI l'emporta par 78,62 %, ce qui limita la prohibition provinciale aux spiritueux à partir de cette même année. Seules sept circonscriptions votèrent NON à ce référendum, dont celle de Huntingdon. Stéphane Gendron avait-il un arrière-grand-père militant?


À partir de ce moment, le Québec était le seul endroit au nord du Mexique où de l'alcool était vendu légalement. Deux ans plus tard, la prohibition fut déjà abolie au Québec, et la Commission des Liqueurs du Québec vit le jour. Elle devint plus tard la SAQ et nous l'aimons tendrement.


Ce n'est qu'en 1965 que Verdun adopta un règlement interdisant l'établissement de certains débits d'alcool à l'intérieur de ses limites. Ce règlement fut abrogé en 1996, et conséquemment, il peut y avoir des bars à Verdun.


Probablement pour des raisons historiques, il y en a cependant très peu, et on trouve plusieurs vieilles tavernes immédiatement à l'extérieur des frontières de l'arrondissement. On pense notamment au pub St-Charles, immédiatement passé la limite de l'arrondissement sur la rue Wellington, ainsi qu'à quelques tavernes sur le boulevard de la Vérendrye, tout juste au nord du canal de l'Aqueduc.


Si les règles de zonage continuent de proscrire l'ouverture de véritable bar à plusieurs endroits, ils existent tout de même au moins deux, selon mes recherches.


Mon exemple préféré est le Nouveau Verdun. C'était à la base un restaurant qui possédait une section bar, mais depuis quelques années, un mur a été construit entre les deux, et le bar existe bel et bien, à côté du restaurant du même nom, au coin de la rue de Verdun et de la 5e avenue.


J'y ai passé de superbes lundis soirs...



Sources :
Ville de Montréal
L'encyclopédie canadienne

1 commentaires:

Max a dit...

Bonjour,

Je sais que c'est un vieux post mais quel est l'autre bar dont vous parler a verdun ?

Merci

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