Je suis avec Karla

Karla Leanne Teale, mieux connue sous le nom de Karla Homolka, est sortie de douze ans de prison aujourd'hui. C'était mon préambule.

Maintenant levez la main ceux qui éprouvent une envie d'aller lui crever un oeil. Parfait... vous êtes des imbéciles. Selon la loi, elle est libre comme vous et moi. Je sais, la loi est loin d'être parfaite et elle aurait peut-être dû y rester plus longtemps selon certains, mais connaissez-vous le dossier dans le détail? Vous arrive-t-il de jubiler devant une peine particulièrement (voire indûment) sévère envers un sale criss? Voilà, parfois on vise haut, parfois on vise bas: dans le cas présent, on a visé juste, à mon avis. Allez revoir les détails.

Après douze ans et des dizaines de thérapies, du travail communautaire auprès d'autres détenues et même l'obtention d'un BAC, la gamine de 17 ans insécure et terriblement effrayée à l'idée d'être rejetée, qui s'est laissée embarquer comme tellement d'autres jeunes filles (quoique de façon un peu plus extrême, j'en conviens) pendant cinq ans par un manipulateur crapuleux, est rendue une femme de 35 ans qui en sait probablement plus sur elle-même, qui est probablement plus consciente de sa personne que la vaste majorité d'entre nous. Curieusement, elle dit que le sentiment de culpabilité, au lieu de s'estomper, a empiré avec le temps. Pourquoi? Parce qu'elle est plus lucide que jamais. Oui, je la crois, et je n'ai vraiment pas l'habitude d'être naïf.

Bref, sacrez-lui patience.

(MAJ 2 janvier 2008: En fait, mon avis est maintenant qu'elle a l'air d'une personne tout à fait charmante, et que le fait qu'elle soit ou non un danger ne me fait ni chaud ni froid. Merci.)