22 octobre 2010

Job de cochon

Au départ, je constate que je ne peux pas accomplir la tâche que je souhaite voir accomplie. Peu importe la raison, qu'elle demande une qualification que je ne possède pas, qu'elle nécessite du temps que je ne peux pas me permettre d'utiliser à cette fin, qu'elle requière de l'équipement dont la manipulation est trop complexe, bref, que je n'aie juste pas envie de me faire chier à perdre mon temps à essayer de faire quelque chose d'imparfait qu'un tiers bien formé pourra bien faire en quelques instants.

Il me faut donc trouver une personne qualifiée, compétente et honnête qui pourra s'exécuter, parvenir à un résultat satisfaisant et ne pas exiger un prix outrancier en échange de ses services.

J'utilise alors la méthode de l'ère post Page jaunes : je demande l'avis de mon entourage, de mes collègues, de Facebook et de Google. Une fois toute cette information compilée, je devrais être en mesure de choisir la personne qui pourra m'aider.

Du moins, c'est ce qu'on serait portés à croire.

C'est ici où je voulais en venir. Supposons que le résultat n'est pas à la hauteur de mes attentes, qui étaient tout de même très raisonnables. Qu'est-ce qui pourrait expliquer la proverbiale job de cochon?

  1. La personne-ressource que j'ai employée ne possédait pas les qualifications requises, mais a quand même essayé. Je pourrais la féliciter pour l'effort, mais dans le cas présent, elle m'a inutilement rendu la situation encore plus difficile.

  2. La personne-ressource possédait les qualifications requises, mais n'a pas cru bon de s'appliquer à faire son travail correctement, présumant que mon oeil de profane ne verrait pas la différence. Bref, c'est une initiée d'une grande négligence.

  3. La personne est d'une incompétence crasse malgré sa formation et l'authentification de la réussite de celle-ci. Faut-il la prendre en pitié, se montrer compréhensif? Je ne crois pas. Un échec est un échec, et utiliser sa propre inaptitude comme excuse relève de l'ineptie.
Nous voici donc en présence de trois personnages qui viennent de me causer des ennuis dont je me serais volontiers passé. Quelle sera la réaction de chacun lorsque qu'il sera confronté au bordel qu'il vient d'engendrer?

  1. Le déni. Tous les trois sont susceptibles de commencer par cette étape. Le personnage A ne durerait pas longtemps et passerait à une autre réaction assez vite, alors que B, bien assis sur sa suffisance, pourrait nier toute faute jusqu'à ce que je m'épuise de la lui répéter. Si C nie, cette personne a un sérieux problème d'orientation professionnelle.

  2. La colère. A et B savent bien que le résultat est peu satisfaisant, mais B pourrait s'emporter et continuer de jouer le jeu, invoquant mon ignorance. J'imagine mal la grogne de C, à moins que s'y mêlent une bonne part de déni et d'insistance de ma part.

  3. La lamentation. Tout le monde se prend pour une victime. Ça me lasse énormément.

  4. La fuite. Vraiment? La fuite en courant à toutes jambes? C'est un scénario des plus improbables pour C. Toutefois, A et surtout B pourraient y remédier, le premier pour éviter d'admettre qu'il a voulu se faire plus gros que le boeuf, et le deuxième, pour ne pas avoir à avouer sa paresse.

  5. La complète désorganisation et la douloureuse implosion. Il s'agit de la conséquence de la prise de conscience par C de l'échec misérable de sa vocation. Petit à petit, chaque rêve, chaque petit projet lui reviendra en mémoire le temps de tomber en poussière. Son monde ternira, son environnement sera dénaturé, corrompu. Son existence, au centre de ces choses ennuyeuses, se révélera désormais futile et pénible.
La négligence me révolte.

L'incompétence m'enrage et m'afflige.

Le scénario 5 me déprime considérablement.

1 commentaires:

manon a dit...

Tu as titillé ma curiosité.

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